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                                            PERIG GERAUD-KERAOD


                                            Perig Géraud-Keraod et les années bleimor... L’un des fondateurs du mouvement bleimor.








Perig rentre à l’école des chemins de fer d’Orléans, pour devenir inspecteur, il fait des stages. À la fin de la guerre, il se trouve sous-chef de gare à Étampes où il a failli être fusillé par les Allemands. Il entre, par la suite, au ministère de la reconstruction et part s’installer avec sa famille à Paris. Comme beaucoup de nouveaux venus dans la capitale, il ne connaît personne et entre alors dans un Cercle Celtique, où se retrouvent chaque semaine des nouveaux arrivant de Bretagne pour y danser et chanter ensemble. Parmi les membres de ce Cercle Celtique se trouvent beaucoup de scouts ou de guides. C’est alors que Perig et Lizig eurent l’idée de créer un « Centre Scout d’expression bretonne ». Ce Centre prit le nom de BLEIMOR (en français : loup de mer). « BLEIMOR » était le surnom du poète breton Jean-Pierre CALLOC’H, originaire de l’île de Groix, mort le 10 avril 1917 sur le front de la Somme. Ce « Centre Scout d’expression bretonne » fut donc créé dans le cadre de la province Saint-Denis des Scouts de France. Les activités de ce « Centre Scout d’expression bretonne » étaient au départ la formation à la danse bretonne, au chant et à l’art dramatique, et puis bien entendu le ressourcement en Bretagne. Un premier camp du « Centre Scout d’expression bretonne » eut lieu au cours de l’été 1946, à Plomelin, près de Quimper. Mais très vite Perig et Lizig prirent la décision de former avec les membres du « Centre Scout d’expression bretonne » un Clan de Routiers et un Feu de Guides-Aînées, car ils considéraient que le folklore ne pouvaient suffire à former en profondeur de véritables scouts et guides. Et début 1947, le Feu de Guides-Aînées est rattaché aux Guides de France. Ce Clan et ce Feu œuvrèrent pendant de nombreuses années dans le cadre de la « Mission bretonne de l’Ile-de-France ». Cette « Mission bretonne de l’Ile-de-France » avait été créée pour s’occuper des jeunes bretons émigrés en région parisienne afin de les aider à conserver une pratique religieuse qui était assidue en Bretagne, mais qu’ils avaient tendance à abandonner en région parisienne. L’activité « Service » du Clan et du Feu « BLEIMOR » consista donc à lancer des « pardons bretons » (c’est-à-dire des fêtes bretonnes) dans les paroisses de la région parisienne où étaient implantés de nombreux bretons « émigrés », avec messes, veillées, etc. La veille du pardon, les Routiers allaient distribuer des invitations dans les cours des immeubles, accompagnés de sonneurs de biniou et de bombarde. Aussi les compatriotes bretons se pressaient nombreux à ces fêtes et cela permettait aux curés des paroisses de faire connaissance de leurs nouveaux paroissien bretons. C’est ainsi que la formation à l’expression déboucha sur le « Service ». Par la suite des veillées pascales furent organisées en Beauce et en Brie.


Le 4 janvier 1948, un premier arbre de Noël est lancé pour 270 enfants dont les parents étaient originaires de Bretagne. Certains parents étaient intéressés par le scoutisme pour leurs enfants, deux unités furent lancées : une ronde de jeannettes dirigées par Catherine PERISSE (il s’agit de Catherine LEFEVRE, qui fut pendant de nombreuses années, par le suite, commissaire de district du Rhône pour les Guides d’Europe), et une troupe scoute dirigée par Yann Le FLOC’H. Cet arbre de Noël sera organisé pendant 24 ans, il sera complété par une sortie en été dans la forêt de Meudon, pour les jeunes enfants et leurs familles. Les unités de jeunes vont par la suite se densifier pour devenir deux groupes complets de scouts et de guides « BLEIMOR ». C’est unités continuent aussi à faire de l’expression. La troupe constituera un excellent « bagad BLEIMOR » de sonneurs, comprenant binious, bombardes et tambours ; et la compagnie a constitué le « Telen BLEIMOR », groupe de jeunes harpistes (avec harpe celtique). Certains des membres de ces deux groupes musicaux ont fait par la suite une grande carrière musicale : Alain COCHEVELOU (Alan STIVELL), Marie-Annick LARCHANTEC, Brigitte BARONNET, Gaël LOARER, entre autres. Il faut aussi ajouter à tout cela le lancement des pèlerinages ; celui de Saint-Pol-de-Léon, en 1950, regroupera 90 Routiers et Guides-Aînées BLEIMOR, car des unités de scouts et de guides avaient été lancées en Bretagne, en plus des groupes parisiens.


Dès 1947 Perig lance une revue qui s’appelle SKED (« Sevel Keltia Evit Doué ») ce qui veut dire en français « Bâtir la Celtie Pour Dieu », dix numéros de cette revue paraîtront de 1947 à 1954. Le directeur de la revue est P. KERAOD, pseudonyme littéraire de Perig GÉRAUD, et de très nombreux articles sont signés KERAOD. Bien entendu ces articles concernent en premier lieu la culture, l’histoire de la Bretagne et la langue bretonne, mais aussi le scoutisme, avec quelques articles tels que « scoutisme et celtisme », et « scoutisme et langue bretonne ». Quels que soient ces articles et leur contenu, ils dénotent en tous cas, de la part de Perig, une très grande culture et une connaissance approfondie de la langue bretonne et même de la langue des gaulois. Mais avant toute chose cette revue se veut chrétienne, et comme l’écrivait un de ses lecteurs : « votre revue est placée sur un terrain spirituel qui lui attirera bien des coup de griffe… ».


À la suite de SKED, Perig et Lizig lanceront en janvier 1957 une autre revue qui s’appelle « STURIER » (le Pilote, en français), cette dernière revue, destinée plutôt aux jeunes scouts et guides « BLEIMOR », fusionnera par la suite avec le journal « Scout d’Europe ». « STURIER » comportera au total 48 numéros, et le dernier sortira pour Noël 1968.